28.11.2025

15 minutes de lecture

FacebookLinkedInImprimer

Lauréat du prix Nobel de chimie en 2005, Yves Chauvin, à travers ses travaux sur les mécanismes de la métathèse des oléfines, a marqué un tournant majeur dans la compréhension de ces mécanismes, ce qui a permis le développement de procédés catalytiques aujourd’hui employés dans l’industrie. 
A travers son prix de thèse annuel qui depuis lors porte son nom, IFP Energies nouvelles honore non seulement sa mémoire mais aussi la richesse qu’il a léguée à la communauté scientifique. Ce prix qui récompense un(e) jeune docteur(e) ayant réalisé sa thèse à IFPEN est choisi par le Conseil scientifique d’IFPEN sur des critères d’excellence tels que la qualité du travail réalisé, les progrès accomplis dans les connaissances et les méthodologies, l’impact des retombées de ces travaux, etc. À une époque où les défis énergétiques et environnementaux exigent des solutions scientifiques audacieuses, la direction scientifique entend aussi réaffirmer au travers de ce prix l’importance des travaux de recherche des doctorants et de la collaboration avec le monde académique.
La qualité des nombreuses candidatures qui sont déposées chaque année témoigne de l’attachement des directions de recherche d’FPEN à ce prix si représentatif de notre vision de la science comme moteur de transformation. Je vous laisse découvrir le prix 2025, attribué à Nicolas Fintzi, pour son apport considérable à la « modélisation des écoulements diphasiques à phase dispersée » qui nourrira les prochaines innovations technologiques dans de multiples procédés de génie chimique.

Très bonne lecture,

 Florence Delprat-Jannaud
 Directrice scientifique

 

Sommaire :

Prix Yves Chauvin : Modélisation statistique des écoulements à phases dispersées avec inclusions fluides

Les écoulements de gouttes entraînées par la flottabilité constituent un type d’écoulement diphasique que l’on rencontre dans de nombreux procédés de génie chimique, tels que les séparateurs gravitaires, les extracteurs liquide-liquide ou encore les colonnes de flottation. La compréhension et la modélisation de ces écoulements sont essentielles, car elles permettent d’optimiser l’efficacité des procédés en question - par exemple en améliorant la séparation des phases et le transfert de matière.

Vers un meilleur contrôle des électrolytes thiophosphates pour les batteries « tout solide »

Les batteries au lithium (Li) « tout solide » offrent la promesse de dépasser les limites de densité d’énergie des batteries Li-ion actuelles tout en étant plus sécurisées. La clé de ces performances réside dans le choix de l’électrolyte solide (ES) et de son intégration dans la cellule électrochimique. Parmi les différents ES étudiés, les phases inorganiques thiophosphates (Li3PS4 et Li6PS5X avec X= Cl, Br, I) se distinguent par leur conductivité ionique élevée à température ambiante (> 10-4 S.cm-1) , ce qui permet d’envisager leur utilisation comme électrolyte solide.

Apprentissage par renforcement multi-agent pour le contrôle dynamique de parcs éoliens

Lorsque des éoliennes sont regroupées en parc, il arrive que, pour des conditions de vent données, elles interagissent entre elles par ce que l'on appelle l'effet de sillage. Lorsqu'une éolienne capte l'énergie cinétique du vent, par conservation de l'énergie, le flux de vent en aval subit un déficit de vitesse et une augmentation de sa turbulence. Les éoliennes se trouvant dans ce sillage voient donc leur production électrique baisser significativement, tout en subissant une fatigue mécanique accrue. Ces effets de sillage provoquent des pertes de production annuelles pouvant atteindre 20%.

Capturer et stocker le CO2 atmosphérique : l’ACV en évalue la pertinence

La température moyenne mondiale a déjà augmenté de plus de 1°C. En cause ? La hausse de la concentration en gaz à effets de serre, dont le CO2, dans l’atmosphère due aux activités humaines. Pour limiter l’augmentation future, les technologies appelées CCUNET, combinant utilisation du CO2 et émissions négatives, sont pleines de promesses : capter, transformer puis stocker du CO2 provenant de l’atmosphère permettrait de diminuer non seulement la concentration atmosphérique en CO2, mais aussi l’extraction de ressources fossiles.

Lien entre diversité chimique et réactivité enzymatique : une exploration multi-technique pour des carburants bio-sourcés

La biomasse lignocellulosique est une ressource renouvelable dont la conversion en bioéthanol constitue une voie prometteuse pour produire des carburants alternatifs et décarbonés. La conversion de cette biomasse inclue un prétraitement nécessaire à sa déstructuration. Cette opération génère cependant des composés susceptibles d’inhiber l’action des enzymes servant à l’hydrolyse de la cellulose en glucose, limitant de ce fait le rendement de cette réaction. Dans l’objectif d’améliorer la rentabilité de ces procédés, ces inhibiteurs doivent être identifiés, mais leur présence dans un milieu très complexe composé de plusieurs centaines de produits est un véritable challenge.

Des catalyseurs zéolithiques acides de Lewis pour la conversion des sucres en molécules chimiques d’intérêt

La valorisation de la biomasse au travers de produits et d’intermédiaires chimiques est une voie de plus en plus adoptée pour réduire l’empreinte carbone de cette industrie. Parmi les ressources issues de la biomasse, les sucres sont très attractifs parce qu’ils contiennent beaucoup de groupements fonctionnels permettant leur transformation en produits d’intérêt (alcools, acides, etc). Cette transformation nécessite l’usage de catalyseurs et parmi ceux-ci, les catalyseurs hétérogènes à base de zéolithes présentant une acidité de Lewis ont démontré un fort potentiel, conféré par la présence d’un métal tétravalent en position de réseau.